présentation

La littérature n'a pas d'autre destination ni d'autre destin que d'appartenir à toute l'humanité. Ben Okri.

jeudi 17 novembre 2011

L'ABOLITION, Robert Badinter



Résumé Éditeur :

Ce livre est le récit d'une longue lutte contre la peine de mort. Il commence au jour de l’exécution de Claude Buffet et de Roger Bontems, le 24 novembre 1972, et s'achève avec le vote de l'abolition, le 30 septembre 1981.
Depuis lors, l'abolition s'est étendue à la majorité des États dans le monde. Elle est désormais la loi de l'Europe entière. Elle marque un progrès irréversible de l'humanité sur ses peurs, ses angoisses, sa violence.
A considérer cependant les exécutions pratiquées aux États-Unis, en Chine, en Iran et dans de nombreux autres pays, le combat contre la peine de mort est loin d'être achevé. Puisse l'évocation de ce qui advint en France servir la grande cause de l'abolition universelle. ( R.B. )


Mon avis : 

Robert Badinter, grand avocat et universitaire, s'engage dans un combat de grande ampleur en 1972, lorsqu'il se trouve face à ce qu'il appelle une grande injustice. Le procès, tristement célèbre, de Claude Buffet et Roger Bontems ( prise d'otages à la maison centrale de Clairvaux qui se terminera par la mort d'un surveillant pénitentiaire et d'une infirmière de la croix rouge ) se conclura inévitablement par la condamnation à mort des deux accusés. Pourtant, dans cette affaire seul Buffet a fait couler le sang. Bontems est seulement complice. Mais la justice a tranché, ils ont commis l'irréparable ensemble, ils mourront de la même façon. Ça sent la chasse aux monstres !  Robert Badinter n' a pas su, faute d'argument, éviter la peine capitale à Bontems et se rend compte que ce châtiment est disproportionné et utilisé de manière aléatoire.
Son destin est dorénavant tout tracé. Il va se battre contre un système jusqu'à présent inattaquable et va tout mettre en oeuvre pour rendre justice à l'Humanité. Il est intolérable, dans un pays civilisé, de surcroit vanté "Pays des droits de l'Homme", d'avoir encore recours à cette méthode de justice archaïque, barbare et injustifiable.
Pendant près de dix ans, sa vie va être une lutte de tous les jours, sur tous les fronts. Il va devenir pour les médias et le peuple "Monsieur Abolition". Il sera décrié, insulté, menacé, mais rien ne va empêcher ce grand défenseur de l'Humanité d'aller au bout de son combat.
Son premier but, faire prendre conscience au peuple que de tuer un homme n'est pas rendre la justice. La mort d'un assassin n'amènera pas l'apaisement. Ces hommes et femmes ne sont pas des monstres, ils sont humains comme chacun et nous n'avons aucun droit de vie ou de mort sur nos semblables.
Puis il s'attaque à la partie la plus épineuse, le gouvernement. De fausses promesses en rétractations, il se heurtera souvent à une politique qui ne veut surtout pas déplaire : jamais le bon moment, toujours des projets à réviser, à réétudier...
Dans ce récit, c'est avec beaucoup d'humilité et d'émotion qu'il retrace son parcours. Il revient sur ses grandes victoires ( la première avancée fut de sauver la vie de Patrick Henry ), ses erreurs, ses déboires politiques ( qui furent nombreux ). Dans l'intimité de sa vie d'avocat, d'homme et de père, il explique ses profondes convictions. Il revient sur les rencontres décisives lui permettant de faire échos à ses idées.
Sa force de conviction, son acharnement et sa ténacité porteront leurs fruits. En 1981, l'abolition de la peine de mort sera votée. Au revoir, Madame Guillotine !





L\'Abolition
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