présentation

La littérature n'a pas d'autre destination ni d'autre destin que d'appartenir à toute l'humanité. Ben Okri.

mardi 29 novembre 2011

LES CARNETS SECRETS D'AGATHA CHRISTIE, John Curran



Résumé Éditeur :

Le "Making of" de l'oeuvre d'Agatha Christie à partir de ses carnets secrets.
Après la mort en 2004 de Rosalind, la fille d'Agatha Christie, un véritable trésor a été mis au jour par John Curran à Greenway House, la demeure familiale du Devon : 73 carnets, sous la forme de cahiers d'écolier, et divers carnets à usage domestique, griffonnés de l'écriture quasiment illisible de l'auteur. Y figuraient pêle-mêle, datés ou non, des notes prises sur le coup de l'inspiration, et pas forcément dans son bureau : listes de personnages, de mobiles de meurtre, de lieux de crime possibles, de méthodes d'empoisonnement, et de scènes supprimées de certaines œuvres.
Mais il y avait aussi les manuscrits de deux nouvelles inédites. L'une, L'incident de la balle du chien, était connue des spécialistes mais n'avait pas été publiée parce que trop proche d'un autre texte ; l'autre, La Capture de Cerbère, qui est la véritable dernière enquête d'Hercule Poirot, était une découverte totale.
Les abréviations, biffures, répétitions témoignent des doutes et tâtonnements, mais aussi du processus créatif de l'auteur, dont la méthode consistait à ne pas en avoir !
John Curran a déchiffré, classé, complété pendant quatre ans cet héritage inestimable, dont la lecture éclaire d'un jour nouveau le personnage somme toute assez mystérieux de "Dame Agatha".


Mon avis :

Pour le challenge "Un mot, des titres" de Calypso, je souhaitais choisir un livre sortant de mon ordinaire. Je voulais vous offrir un moment de découverte et de partage. Le mot de cette session étant "Secret", j'ai tout de suite penser à ce livre de John Curran.
Tel un journaliste chevronné, passionné de la grande dame du roman policier, John Curran a travaillé pendant quatre années sur un trésor inestimable : des carnets écrits  de la main de la romancière. Ces documents sont la source même de toute l’œuvre d'Agatha Christie. Ils contiennent, en vrac et de façon très désorganisée, des listes, des débuts de trame, des idées, des indices. Mais aussi des listes de taches quotidiennes, des listes de courses, des petites pensées furtives...
John Curran décortique donc ces carnets pour nous offrir l'image d'une femme débordante d'imagination, d'un auteur aux méthodes singulières ( en fait ses listes ne sont pas significatives et ses chronologies pas forcément suivies ).
Bref, les amateurs et amatrices de "Dame Agatha" seront charmés par ce livre documentaire très riche et intéressant. De plus, il contient des extraits des originaux et oui entendez-bien : deux histoires inédites, La capture de Cerbère et L'incident de la balle du chien.
Les fans ne vont pas s'en remettre !






Les carnets secrets d\'Agatha Christie
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VERTIGE, Franck Thilliez



Résumé Éditeur :

Certains secrets sont inavouables, mais serions-nous prêts à mourir pour les cacher ?
Un homme se réveille au fond d'un gouffre, au cœur d'un environnement hostile, deux inconnus et son fidèle chien comme seuls compagnons d'infortune. Il est enchainé au poignet, l'un des deux hommes à la cheville et le troisième est libre, mais sa tête est recouverte d'un masque effroyable, qui explosera s'il s'éloigne des deux autres. Qui les a emmenés là ? Pourquoi ? Bientôt, une autre question s'imposera, impérieuse : jusqu'où faut-il aller pour survivre ?



Mon avis :

Franck Thilliez n'est plus à présenter. Il est devenu incontournable dans le monde du Thriller. Ses romans sont malsains, machiavéliques, des pures folies. Il casse les codes et n'a aucun tabou.
Vertige est son dixième roman. Et oui déjà dix. Monsieur Thilliez a une imagination bouillonnante et nous l'a partagé sans complexe. Quel plaisir !
Dans ce huit-clos, il place ses personnages dans un milieu extrême, hostile. Les trois hommes, liés dans le malheur, vont devoir survivre dans un gouffre glacial, sombre et terriblement dangereux. Vous voyez cette tente sur la couverture ? Vous allez passer du temps à ses abords.
Comme nos trois hommes, vous allez souffrir du froid, du noir, de la faim, de la peur et... surtout vous demandez Pourquoi !!! Qu'ont-ils fait pour mériter ce châtiment ?
Cette angoisse grandissante, envahissante même, Franck Thilliez la travaille avec beaucoup de maestria. Il éprouve sauvagement ses personnages, physiquement autant que mentalement. Le lecteur est pris dans le tourbillon machiavélique et frissonne d'horreur au plus près de l'action.
Dans Vertige, on ressent fatalement la peur qui nous envahit. D'abord doucement, façonnée par toutes les interrogations que suscitent la situation et plus vivement lors de la compréhension des tenants et des aboutissants. Le schéma se dessine au fil des pages et, le souffle court, nous prions pour le salut des victimes.
Je ne vous en dis pas plus sur le contenu de ce petit bijou car je ne voudrais pas gâcher votre plaisir...
Mais comment fait ce génie du Thriller pour réussir, au bout de dix romans, à encore étonner son public.
Quel est son secret ???? Non ne me le dites pas, je souhaite encore halluciner à la sortie du prochain succès de Monsieur Franck Thilliez !
Bref, n'hésitez pas à rejoindre le monde glacial, sombre et hostile de Vertige....



Vertige
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LA MORT EST MON METIER, Robert Merle



Résumé Éditeur :


"Le Reichsführer Himmler bougea la tête, et le bas de son visage s'éclaira...
 - Le Führer, dit-il d'une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe.
Il fit une pause et ajouta :
 - Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche.
Je le regardais. Il dit sèchement :
 - Vous avez l'air effaré. Pourtant, l'idée d'en finir avec les Juifs n'est pas neuve.
 - Nein, Herr Reichsführer. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu'on ait choisi..."


Mon avis :

La mort est mon métier. Un titre très évocateur de ce que l'on apprend dans ce roman de Robert Merle. Personne ne peut oublier l'Holocauste. Ce que Hitler, dans sa folie, a fait subir à la race humaine, et en particulier aux Juifs ne pourra jamais être effacé. Il ne le faut pas car il est indispensable que ceci ne se reproduise plus...
Robert Merle a écrit son roman en 1952 en sachant pertinemment qu'il était à contre courant de ce qui s'était déjà écrit. Beaucoup d'écrivains étaient revenus sur cette horreur en se basant  sur les témoignages de rescapés des camps de concentration et d'extermination. En donnant la parole a ceux qui avaient connu l'Enfer et en rendant hommage aux disparus.
Robert Merle nous offre une vision inversée de cet épisode de l'histoire par le regard de ces hommes qui ont commis l'irréparable.
La mort est mon métier est inspiré des confessions à un psychologue américain lors du procès de Nuremberg de Rudolph Hoess, commandant du camp d'Auschwitz.
Si la première partie du roman, retraçant l'enfance et la vie de Rudolph Lang, est romancée et fictive, la seconde partie sur le camp d'Auschwitz et la mise en place de la Solution Finale, est un véritable travail d'historien construit à l'aide des documents du procès de Nuremberg.
Robert Merle a fait un travail remarquable dans ce livre car il est essentiel de tenter de comprendre comment des hommes et des femmes ont pu suivre la folie d'un seul et commettre un acte d'une telle immoralité. Quels sont les éléments déclencheurs d'une telle atrocité ? Et surtout pourquoi ? N'avaient-ils aucune conscience ?
Rudolph Lang lui n'en avait plus. Son enfance sans amour et la perte de sa foi chrétienne l'ont entrainé dans les profondeurs de l'indifférence. Lang est devenu une machine réglée pour obeir quelque soit l'ordre. Il a été conditionné dès l'enfance à accomplir sa tâche "parfaitement et à fond".  Lorsque Himmler lui ordonne de mettre en place un camp d'extermination à Auschwitz, c'est avec zèle et détermination qu'il se met à l'oeuvre. Il ne réfléchit en aucun cas à l'ampleur catastrophique de ses actes. Pour lui, les Juifs ne sont qu'une marchandise à traiter....et son travail est de les tuer pour le bien de l'Allemagne. Cette froideur dans les yeux de Rudolph n'est que le reflet d'une âme profondément annihilée.
Le but de Robert Merle n'est pas de nous justifier les décisions des officiers nazis. Bien au contraire, il nous ouvre les yeux sur les mécanismes dévastateurs d'une propagande tissée de faux patriotisme, de mensonges et de haine ayant menée des humains à détruire en masse d'autres humains. Afin que ceci ne se reproduise plus jamais, il faut parfois choquer et ne pas avoir peur de montrer l'Horreur.

En bref, La mort est mon métier est un livre d'histoire, éprouvant mais oh combien nécessaire. Il permet de ne jamais oublier que nous pourrions être un jour ces hommes et ces femmes combattant pour des idéaux pervertis et monstrueux en obéissant aveuglément aux missions décrites comme salutaires pour la patrie, fussent-elles inhumaines....N'oubliez jamais !!!


Ce livre a été lu dans le cadre d'une lecture commune organisée par Kactusss. Voici les avis des autres lecteurs :  Aaliz, Achille49, Ayma, Bookine, Boubou, Cacahuete, Kactusss, Lacazavent, Mayella, Nuitetoilée, Pomm, Tachas.









La Mort est mon métier
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samedi 26 novembre 2011

LES PARTENARIATS DU MOIS DE DECEMBRE

Les partenariats sont un excellent moyen de découvrir de nouveaux auteurs, de nouveaux styles, mais aussi une belle aventure faite de partage et de plaisir.
Ce mois-ci, je vais avoir le plaisir de découvrir Serge Lehman en partenariat Livraddict/Folio SF :




Résumé Editeur :

Un grand appartement oublié de l'île Saint-Louis dont les portes et les pièces disparaissent les unes après les autres...
Un bureau secret du ministère de l'Intérieur chargé d'explorer la banlieue parisienne pour y trouver les preuves de l'existence de Dieu...
Une entreprise géante qui fait surveiller ses employés par des espions semi-invisibles...
Une ville construite à partir d'oeuvres d'art franco-allemandes et menacée par l'intrusion d'un monstre appelé "Le Charbonnier"...
Six histoires étranges, drôles, tragiques, métaphysiques. Six plongées dans l'abîme pour découvrir ce qui se cache de l'autre côté de la réalité. A mi-chemin entre Jules Verne et Jorge Borges : bienvenue dans le monde de Serge Lehman.



Et grâce à Babelio et Sarbacane, je vais faire une plongée dans un roman jeunesse de Flo Jallier :


Résumé :
En 1872 à la Martinique, Amélia, fille d'esclave, rêve qu'elle peut être libre d'aimer. En 2010 à Paris, Marie-Jo ne rêve plus depuis longtemps. Pourtant, ce matin, elle croît en tout : en la vie, en l'amour, et la vie croît en elle. De 1872 à 2010, quatre générations d'héroïnes qui portent en elles la même soif de liberté et les mêmes désirs.



Merci aux maisons d'Editions et aux sites Livraddict et Babelio pour ces partenariats riches et variés.

A bientôt pour découvrir plus en détail mes avis sur ces deux livres....

mercredi 23 novembre 2011

LA GUERRE DE STRATTON, Laura Wilson



Résumé Éditeur :

Souvent comparée à Ruth Rendell, Laura Wilson ( prix Polar du Point 2005 ) est aujourd'hui une des grandes figures du roman policier psychologique britannique, fascinée par la période du Blitz, qui lui a déjà inspiré un de ses meilleurs suspenses, L'amant anglais.
Histoire de trahison, de chantage et de meurtre, La guerre de Stratton nous plonge à nouveau dans l'atmosphère oppressante du Londres de la Seconde Guerre Mondiale, qu'elle évoque à la perfection.
Le "suicide" par défenestration d'une star déchue du muet ne convainc pas l'inspecteur Ted Stratton. Ignorant le veto de ses supérieurs, il continue de mener son enquête, qui va rapidement croiser celle de l'élégante Diana Calthrop, recrutée par le MI5 pour infiltrer un groupuscule néo-nazi. Mais le supérieur de Diana, le puissant Sir Neville Apse, est-il au-dessus de tout soupçon ? Statton et jeune femme comprendront-ils à temps les intérêts des Services secrets et de la pègre londonienne peuvent parfois concocter ?



Mon avis :

Ce roman a croisé ma petite vie de lecteur un peu par hasard. En fait, une amie me l'a prêtée en vantant son contenu. La première de couverture me laissait un peu perplexe. Il faut avouer qu'elle n'est pas très parlante ( je trouve les couleurs très mal choisies par rapport au thème du livre ).
J'ai quand même donné une chance à ce roman car le résumé m'intriguait. Une histoire de trahison et de secrets d'état sur fond de seconde guerre mondiale pourraient me conquérir.
L'histoire démarre en premier lieu avec deux enquêtes parallèles, celle de Ted Stratton et celle de Diana Calthrop. Stratton est inspecteur de police à Londres. Il enquête officieusement sur la mort d'une ancienne actrice du muet, retrouvée défenestrée. En période de guerre, d'autres affaires étant plus importantes, la police a rapidement classée l'affaire de l'actrice dans les suicides. Mais Stratton n'y croit pas. Il y a des éléments qui ne concordent pas avec la conclusion de l'enquête. Diana Calthrop, jeune bourgeoise en manque d'action, travaille pour le MI5. Elle a pour mission d'infiltrer un groupuscule néo-nazi afin d'obtenir des preuves tangibles pour procéder au démantèlement de cette organisation.
Nos deux protagonistes vont voir le chemin se croiser car les découvertes de Stratton le mènent dans une histoire bien plus complexe qu'il ne le pensait. Et surtout il va se retrouver confronter aux méthodes plus que douteuses et expéditives des hautes sphères des services secrets.
C'est sous les bombardements et dans une ambiance oppressante que nos deux enquêteurs vont devoir tenter de travailler. Pendant une guerre, la vie devient bien plus difficile. Les priorités sont redistribuées et les personnes sont plus méfiantes.
Dans ce contexte, le lecteur est entrainé dans une course à la vérité semée de nombreuses embuches. Et les efforts de l'inspecteur Stratton vont être bridés par des instances très influentes. Il devra composer avec tout ça.
L'intrigue est tissée sur des bases historiques. L'auteur s'est inspiré de personnages qui ont marqué cette période de l'Angleterre et certains lieux ont été repris pour donnée plus de réalisme à toute cette histoire.

La guerre de Stratton est un très bon thriller psychologique, intelligent et très prenant.


La guerre de Stratton : Un détective au coeur des ténèbres de Londres
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dimanche 20 novembre 2011

BLANCHE OU LA TRIPLE CONTRAINTE DE L'ENFER, Hervé Jubert



Résumé Éditeur :

Dans Paris assiégé, une jeune fille plonge au coeur d'un mystère palpitant au frontière de la magie noire.

1870. Les parisiens sont prisonniers de l'armée prussienne. Blanche, dix-sept ans, est prise au piège comme les autres. Heureusement, son oncle Gaston, commissaire, est là pour la protéger. Mais une enquête difficile le préoccupe : un cadavre est retrouvé, un tatouage occulte sur les bras. Blanche se met en tête d'aider son oncle alors que les meurtres se multiplient...



Mon avis : 

Une fois n'est pas coutume, je tente un genre que je ne lis pas beaucoup : le roman jeunesse. Il ne faut pas rester sur des aprioris et dire "fontaine...".
Grand bien m'en fasse. Cette jeune fille, que l'on découvre sur la première de couverture, est un puit de sciences, au sens propre du terme ! Son oncle, commissaire à Paris la pousse dans sa curiosité et lui laisse mettre son nez dans ses affaires policières. Elle est très douée dans l'analyse des indices et l'interprétation des preuves.
Les prussiens ont assiégé Paris. Blanche rate le train qui l'aurait mise en sécurité en Province. Son oncle est encore dans la Capitale. Blanche n'est donc pas seule. En plus, un cadavre vient donner du souci à l'oncle Gaston. Il n'en faut pas plus à Blanche pour occuper ses journées. Elle se met en route pour élucider cette enquête. Rapidement, les événements vont l'entrainer au coeur de l'étrange. Elle découvre qu'elle court après un tueur en série sensé être décédé dans sa jeunesse. Elle va donc pousser ses investigations au-delà du légal. Rituel satanique, magie noire et forces obscures vont jalonner son aventure, mais Blanche est tenace et affrontera ce monde sombre avec beaucoup de ténacité et de courage.
Quelle bouffée d'oxygène cette Blanche Paichain. Quelle pugnacité ! Une Sherlock Holmes en jupon détonante !
Son dynamisme et son entrain emporte le lecteur, même adulte, dans une course à la science et à l'histoire. Elle est intelligente et déjà très moderne. Elle ne recule devant rien et conquiert les adultes pour arriver à ses fins. On ne peut rien refuser à Blanche. Elle est au courant d'énormément de choses et nul besoin de lui raconter des carabistouilles.
L'écriture d'Hervé Jubert n'est pas pervertie. S'adressant à un public adolescent, il prend le parti d'utiliser un vocabulaire plus soutenu et ainsi éveiller la curiosité verbale de son jeune public. Le lecteur accompli lui se délecte de ce verbiage foisonnant  et prend plaisir à suivre le fil de l'enquête.
Le petit clin d'oeil au personnage mythique de Jack l'éventreur est excellent. Faust n'est pas en reste... Il accentue invariablement le talent de l'auteur.
De nombreuses références historiques et scientifiques viennent donner du corps à ce thriller fantastique qui ravira un public très varié.

Suivez Blanche Paichain dans Paris assiégé et retrouvez votre impertinence adolescente !




Blanche ou la triple contrainte de l\'enfer

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jeudi 17 novembre 2011

L'ABOLITION, Robert Badinter



Résumé Éditeur :

Ce livre est le récit d'une longue lutte contre la peine de mort. Il commence au jour de l’exécution de Claude Buffet et de Roger Bontems, le 24 novembre 1972, et s'achève avec le vote de l'abolition, le 30 septembre 1981.
Depuis lors, l'abolition s'est étendue à la majorité des États dans le monde. Elle est désormais la loi de l'Europe entière. Elle marque un progrès irréversible de l'humanité sur ses peurs, ses angoisses, sa violence.
A considérer cependant les exécutions pratiquées aux États-Unis, en Chine, en Iran et dans de nombreux autres pays, le combat contre la peine de mort est loin d'être achevé. Puisse l'évocation de ce qui advint en France servir la grande cause de l'abolition universelle. ( R.B. )


Mon avis : 

Robert Badinter, grand avocat et universitaire, s'engage dans un combat de grande ampleur en 1972, lorsqu'il se trouve face à ce qu'il appelle une grande injustice. Le procès, tristement célèbre, de Claude Buffet et Roger Bontems ( prise d'otages à la maison centrale de Clairvaux qui se terminera par la mort d'un surveillant pénitentiaire et d'une infirmière de la croix rouge ) se conclura inévitablement par la condamnation à mort des deux accusés. Pourtant, dans cette affaire seul Buffet a fait couler le sang. Bontems est seulement complice. Mais la justice a tranché, ils ont commis l'irréparable ensemble, ils mourront de la même façon. Ça sent la chasse aux monstres !  Robert Badinter n' a pas su, faute d'argument, éviter la peine capitale à Bontems et se rend compte que ce châtiment est disproportionné et utilisé de manière aléatoire.
Son destin est dorénavant tout tracé. Il va se battre contre un système jusqu'à présent inattaquable et va tout mettre en oeuvre pour rendre justice à l'Humanité. Il est intolérable, dans un pays civilisé, de surcroit vanté "Pays des droits de l'Homme", d'avoir encore recours à cette méthode de justice archaïque, barbare et injustifiable.
Pendant près de dix ans, sa vie va être une lutte de tous les jours, sur tous les fronts. Il va devenir pour les médias et le peuple "Monsieur Abolition". Il sera décrié, insulté, menacé, mais rien ne va empêcher ce grand défenseur de l'Humanité d'aller au bout de son combat.
Son premier but, faire prendre conscience au peuple que de tuer un homme n'est pas rendre la justice. La mort d'un assassin n'amènera pas l'apaisement. Ces hommes et femmes ne sont pas des monstres, ils sont humains comme chacun et nous n'avons aucun droit de vie ou de mort sur nos semblables.
Puis il s'attaque à la partie la plus épineuse, le gouvernement. De fausses promesses en rétractations, il se heurtera souvent à une politique qui ne veut surtout pas déplaire : jamais le bon moment, toujours des projets à réviser, à réétudier...
Dans ce récit, c'est avec beaucoup d'humilité et d'émotion qu'il retrace son parcours. Il revient sur ses grandes victoires ( la première avancée fut de sauver la vie de Patrick Henry ), ses erreurs, ses déboires politiques ( qui furent nombreux ). Dans l'intimité de sa vie d'avocat, d'homme et de père, il explique ses profondes convictions. Il revient sur les rencontres décisives lui permettant de faire échos à ses idées.
Sa force de conviction, son acharnement et sa ténacité porteront leurs fruits. En 1981, l'abolition de la peine de mort sera votée. Au revoir, Madame Guillotine !





L\'Abolition
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vendredi 11 novembre 2011

HANTISES, John Saul




Résumé Éditeur :


Il y a des secrets qu'il vaut mieux laisser enfouis, des portes qu'il vaut mieux laisser fermer...
Cela faisait près de vingt ans que Kévin avait coupé les ponts avec Helena, cette mère qu'il haïssait, près de vingt ans qu'il n'était pas retourné à la plantation Devereaux. Mais la vieille dame était mourante et le réclamait. Accompagné de sa femme et de ses deux enfants, il vient passer quelques jours dans la demeure familiale. Lorsque sa mère meurt, laissant en héritage l'horreur et la folie, il ne tarde pas à comprendre que lui et les siens sont pris au piège. Peu à peu, les monstrueux secrets de la vieille famille sudiste commencent à refaire surface...

Mon avis : 


Une petite sueur froide de temps en temps fait du bien. Se blottir dans les coussins ou sous la couette et sursauter au moindre bruit venant troubler sa lecture, quel plaisir !
Cette joie, je la dois cette fois-ci à Krolyn qui a choisi ma lecture. Elle avait lu ce livre, il y a quelques années et l'avait appréciée. Il était dans ma pile de livres à lire ( PAL ) donc c'est parti !

John Saul aime tromper son lecteur. A la lecture du résumé, on peut s'attendre à une ambiance glauque sous fond de magie noire, d'esprits d'esclaves et d'horreurs commises au sein de la plantation. Et bien c'est pas vraiment le cas... et c'est pas grave! On s'étonne agréablement du chemin que prend cette histoire. Il est question de folie, de haine, d'abus de pouvoir... et d'un drame familial dévastateur.
Tout tourne autour d'une vieille femme amère, haineuse et méchante. Elle a mené sa vie d'une main de fer et a assis son pouvoir malsain sur ses deux enfants. Kévin, le fils s'était enfui pour se libérer de l'emprise de sa mère  mais sa soeur Marguerite a subi toute sa vie la méchanceté de la vieille femme.
A son dernier souffle, elle souhaite encore posséder les siens et laisse un testament horrible. Celui-ci contraint Kévin a venir vivre dans la demeure et laisse Marguerite sans aucune ressource.
Cet arrangement mène rapidement à l'inévitable. Marguerite, qui fut conditionnée toute sa vie par la vieille harpie va sombrer dans la folie. Son passé, et surtout un épisode dramatique, va remonter pour semer l'horreur. Les morts sur l'île Devereaux vont être nombreux.

La haine est le point central de cette sombre histoire, et la folie est l'arme qui sert les desseins malsains d'une âme meurtrie.  Tous les personnages sont éclaboussés par les actes d'une seule personne nourrie par des sombres pensées et une haine démesurée. Helena, petite vieille, toute frêle et fragile, est en fait le mal incarné. Tous les habitants de Devereaux subissent, impuissants, ses fureurs. Pourtant, ce drame est humain. La manipulation minutieuse qu'elle met au point et entretient de nombreuses années trouve son apogée en cyclone qui déferle à sa mort.
C'est machiavélique !
L'angoisse et la peur sont au rendez-vous dès les premiers mots. La gêne va crescendo à l'allure d'un ciel qui se noircit lentement et finit par craquer et déchainer les éléments.
Le lecteur est pris au piège sur l'île comme tous les protagonistes de cette histoire.  Il assiste, impuissant, au drame qui se prépare depuis des années.
Personne n'échappera au monstrueux plan d' Helena Devereaux !!!
Ce roman est aujourd'hui à classer, je pense, dans la catégorie Thriller fantastique plus que dans la catégorie Terreur. Ce qui ne gâche en rien son intérêt. Il entraine le lecteur au coeur de la folie.

Si vous n'avez pas peur de devenir sujet à des troubles mentaux, entrez dans la demeure Devereaux. Mais attention, vos nerfs seront mis à rude épreuve !








Hantises
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mardi 8 novembre 2011

LA POLKA DES BÂTARDS, Stephen Wright



Résumé Éditeur :

Le jeune Liberty Fish a grandi dans l'Amérique dynamique mais inquiète des années 1850. Lorsque éclate la guerre de Sécession, il s'engage dans les troupes nordistes, conformément à l'idéal abolitionniste de ses parents. Mais si son père est un Yankee, sa mère est fille de planteur sudiste. Alors, las des horreurs du champ de bataille, il part en quête du domaine ancestral. Et ce qu'il y découvre excède ses pires hantises...
Entre ironie et cauchemar, le plus rare des grands écrivains américains brosse ici un tableau puissant et visionnaire, intensément romanesque, d'une période troublée. Mais à travers la vigoureuse précision et la truculence verbale de l'évocation historique, il offre avant tout une vision sombre et lucide d'une Amérique encore vivace, dont l'idéalisme ravageur prend les formes les plus contradictoires, voire les plus monstrueuses. Et sa réflexion dérangeante sur l'héritage esclavagiste et ses obsessions raciales, sur le métissage, mais aussi sur l'esprit missionnaire et la tentation utopiste, résonne avec une pertinence plus actuelle que jamais.

Mon avis :

L'esclavagisme, la guerre de sécession... ces mots vous évoquent quelques choses...sûrement. Ils sont l'écho d'une partie de l'histoire américaine très sombre.

Cité comme un "Autant en emporte le vent" revisité, La polka des batârds est en fait un tableau romanesque sur l'Amérique plus intense, plus réaliste et plus parlant.
Par les yeux de Liberty, un jeune homme nait dans une famille abolitionniste, nous revisitons la période trouble de la guerre de sécession. Bercé par les idéaux de ses parents, c'est tout naturellement que  Liberty s'engage sous l'uniforme bleu ( les Yankee ) pour se battre contre l'esclavagisme. Il va découvrir que ce conflit est bien plus complexe que ce qu'il pensait ( politique, industrialisation, attachement farouche aux traditions, économie...). Il prend conscience que l'Amérique est faite de passion, d'ambition, d'idéaux et de folie.
Le sort des esclaves n'est pas la priorité de cette guerre. Dans les deux camps, Liberty rencontrera la haine raciale. 
Lassé par ces combats qui n'ont plus de sens pour lui, il décide de partir en quête de son histoire. Ses grands parents maternels sont des planteurs sudistes, farouchement attachés à leurs traditions.
Ce qu'il découvre en arrivant au domaine familial dépasse de loin toutes les horreurs qu'il a déjà vues sur le champ de bataille. La folie a gagné son grand père. Il s'adonne à des expériences monstrueuses ayant pour but de blanchir les noirs. Persuadé que la solution est là, il se lance dans le métissage.
On découvre au fil du récit des personnages haut en couleurs. Mais un en particuliers m'a marqué. C'est Monday, le vieux serviteur du grand père fada. Il fait tout son possible pour rester en dehors des " affaires des blancs". Et lorsque Liberty lui dit qu'il n'est plus un esclave, qu'il est libre de faire ce qu'il veut, d'aller où bon lui semble, Monday lui dit :
" J'entends parler de cette histoire de liberté depuis que les lapins ont des oreilles, et j'ai une question pour vous monsieur Liberty : de quel genre de liberté il s'agit, au juste ?" Liberty ne comprenant pas bien, lui demande de quoi parle-t-il. Monday lui répond " La liberté de l'oiseau, ou la liberté de la mule?" - Liberty : " Vous préférez laquelle ?"- Monday sourit : " Depuis que je suis haut comme trois pommes, j'ai toujours rêvé de voler". C'est simplement magnifique !

La polka des batârds est le reflet d'un pays où tout est possible, le pire comme le meilleur. Amour et Haine, Bien et Mal, Raison et Folie... Nous y retrouvons biensûr une partie de son passé, mais aussi une vision de l'Amérique actuelle, toujours bouillonnante.

"Cette nuit-là, bien au chaud dans son lit de plume, sous le seul toit qui est jamais été sien,[...] sans savoir au juste où ni même qui il était. et il se rappela. C'est l'Amérique, songea-t-il, et toi, qui que tu sois, tu ne risques rien. C'est l'Amérique, et tout finirait bien."



La polka des bâtards
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dimanche 6 novembre 2011

MASSE CRITIQUE REVIENT LE 15/11

Le 15 novembre 2011, Babelio revient avec son "Opération Masse Critique". Ce nouveau rendez-vous sera sous le signe du Roman Jeunesse.




Alors venez nombreux sur le site de Babelio, de nombreux livres vous seront proposés...

samedi 5 novembre 2011

LES SALAUDS GENTILSHOMMES 2 : DES HORIZONS ROUGE SANG, Scott Lynch




Résumé Éditeur :


Locke Lamora, l'ancienne Ronce de Camorr, et son comparse Jean Tannen ont fui leur cité natale. Ils ont embarqué à bord d'un navire et gagné la cité-État de Tal Verrar, où ils prévoient bientôt de réaliser leur forfait le plus spectaculaire : s'attaquer à L'Aiguille du péché, une maison de jeu réservée à l'élite et voler son incommensurable trésor. Il n'existe qu'une façon de s'approprier l'argent de cet établissement: le gagner aux divers jeux qu'il propose à ses clients. Un domaine que Locke et Jean croient connaître sur le bout des doigts. Mais, une fois encore, les deux compères se retrouvent embringués dans des aventures imprévues... et devront se frotter à la flotte pirate de la redoutable capitaine Zamira Drakasha. Une véritable sinécure pour des voleurs qui ne distinguent pas bâbord de tribord ! Et pendant ce temps, les Mages Esclaves fomentent leur revanche contre celui qui les a humiliés et croit avoir échappé à leur châtiment: un certain Locke Lamora.

Mon avis :

C'est avec un grand plaisir que je me suis plongée dans ces nouvelles aventures des Salauds Gentilshommes.
Dans le premier tome : Les mensonges de Locke Lamora, ils évoluaient dans la grande cité de Camorr. Leurs différentes mésaventures les ont contraint à quitter rapidement la ville. Nous les retrouvons donc dans la cité-Etat de Tal Verrar. Jean et Locke ont repris leurs bonnes vieilles habitudes et prennent toujours autant de plaisir à délester les bourgeois de leurs richesses.
Mais bien entendu, rien ne passe comme prévu. C'est une habitude chez eux !
Dans ce deuxième tome, nos deux compères vont quitter la terre ferme et se retrouver embarqué dans la piraterie. Flibustiers, corsaires, rengainez vos épées et vos sabres ! les salauds gentilshommes vont donner un grand coup de balai dans les codes de l'abordage !!!
La mer n'est pas leur élément mais nos deux amis savent s'adapter. Et puis les pirates sont un peu comme eux : des voleurs...
On reste toujours dans un univers d'heroic fantasy, différent du premier tome. Les décors sont moins grandioses et les personnages pittoresques. Le plaisir n'en est pas moins présent. On est embarqué dans une aventure marine haute en couleurs.
Les dialogues sont  travaillés et les réparties sont plus caustiques et très drôles.

Locke Lamora et Jean Tannen nous entrainent encore une fois dans une aventure rocambolesque, drôle et divertissante. Ils sont malmenés pour notre plus grand plaisir et en plus ils en redemandent.

Les Salauds Gentilshommes, Tome 2 : Des Horizons Rouge Sang
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mardi 1 novembre 2011

L'ETRANGLEUR DE CATER STREET, Anne Perry




Résumé Editeur :

Suffragette avant l'heure, l'indomptable Charlotte Ellison contrarie les codes et manières victoriens et refuse de se laisser prendre aux badinages des jeunes filles de bonne famille et au rituel du tea o'clock. Revendiquant son droit à la curiosité, elle parcourt avec intérêt les colonnes interdites des journaux dans lesquels s'étalent les faits divers les plus sordides. Aussi bien le Londres des années 1880 n'a-t-il rien à envier à notre fin de siècle : le danger est partout au coin de la rue et les femmes en sont souvent la proie. Dans cette nouvelle série "victorienne", la téméraire Charlotte n'hésite pas à se lancer dans les enquêtes les plus périlleuses pour venir au secours du très séduisant inspecteur Thomas Pitt de Scotland Yard. Charmante Sherlock Holmes en jupons, Charlotte séduit l'Angleterre et les Etats-Unis. La voici partie à l'assaut de l'Hexagone.

Mon avis :

Ayant entendu le plus grand bien de cette série "victorienne" aux allures d'enquêtes dignes du grand Sherlock Holmes, il était tout naturel que ce premier volume soit dans mes lectures.
Miss Bunny me l'a choisie pour le challenge " Que lire dans ma PAL, et si tu choisissais ?". Elle a beaucoup aimé et souhaité me le faire découvrir.
L'histoire se passe à l'époque victorienne au sein de la bonne société. Les codes et les coutumes sont très diligentés et les femmes ont un rôle bien précis à tenir. Elles sont tenues éloignées des affaires délicates et importantes. Et pour les faits divers, elles ne doivent rien savoir car cela pourrait heurter leur sensibilité. Charlotte Ellison est une jeune femme rebelle et dynamique. Elle est curieuse et souhaite voir le monde tel qu'il est. Pourquoi devrait-elle être tenue à l'écart des faits marquants de la société.
Quand un tueur sème le chaos dans le quartier où elle vit avec ses parents, sa curiosité n'en est que plus aiguisée. Mais en tant que jeune fille de bonne famille, elle est sommée par son patriarche de se contenter de rester à sa place.
L'inspecteur Pitt entre alors dans sa vie, son charisme va chambouler notre jeune bourgeoise et lui faire entrevoir une vie qui lui ressemblerait plus.
J'avoue que je n'ai pas été très emballée par ce premier chapitre des aventures de Charlotte. Le contexte ampoulé n'aidant pas, j'ai trouvé l'intrigue un peu molle. On en apprend certes beaucoup sur les différents personnages mais les événements restent assez insipides.
Le résumé vantait pourtant les péripéties d'une jeune femme hors normes ( pour l'époque bien sûr ), des aventures en jupons de haut vol, la naissance d'une belle histoire d'amour...Où sont-ils passés ?
On a l'impression, comme il est généralement le cas dans les séries, qu'Anne Perry a surtout posé ses personnages et le décor de leurs aventures. Beaucoup de parlottes mais très peu d'action, c'est dommage !
Charlotte est apparue comme une jeune fille bien proprette et très peu suffragette.
De plus le plaisir de découvrir le coupable n'y était pas non plus car dès le tiers du livre, j'avais déjà tout compris. Les ficelles utilisées m'ont paru un peu grosses.


Bref, ce fut une lecture sympathique mais très peu stimulante. J'essaierai de lire le deuxième tome pour laisser une chance à ce phénomène anglais qui a déferlé sur l'hexagone.






L\'Etrangleur de Cater street
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